Montréal, Québec
Le site comprend le lac Saint-Louis (un élargissement du fleuve Saint-Laurent) ainsi que la Réserve nationale de faune des Îles-de-la-Paix, mais exclut les autres îles du secteur et l'embouchure du canal de Beauharnois. À l'exception de la voie maritime, le lac s'avère une vaste étendue d'eau peu profonde pourvue de marais et d'herbiers aquatiques. Les marais occupent surtout la partie sud alors que les herbiers aquatiques se trouvent au nord. La majeure partie des rives du lac sont urbanisées. Les îles de la Paix sont des îles relativement planes qui présentent souvent un marais au centre. Les îles abritent également quelques groupements d'arbres et d'arbustes ainsi qu'une quinzaine de plantes rares.
Selon une étude qui a été réalisée entre 1974 et 1981, le lac Saint-Louis se classerait au cinquième rang des sites qui accueillent un nombre élevé de sauvagine à l'intérieur du système fluvial du Saint-Laurent. Entre 1974 et 1978, la moyenne des décomptes journaliers effectués au cours du pic migratoire automnal a été établie à 32 230 canards, un nombre qui s'avère significatif au niveau mondial. Parmi ces espèces, on retrouve les Canards colvert, noir, d'Amérique et pilet, la Sarcelle à ailes bleues, le Garrot à oeil d'or, des fuligules (principalement des Fuligules milouinans) ainsi que des harles (principalement des Grands Harles). Les fuligules sont souvent présents en grand nombre à cet endroit comme le démontre la moyenne de 27 000 oiseaux qui a été obtenue à partir des données provenant des décomptes journaliers réalisés au cours du pic migratoire entre 1974 et 1978. Jusqu'à 39 000 individus ont aussi déjà été recensés à une occasion au sud-ouest des îles de la Paix. Des groupes moins importants de canards fréquentent aussi le site en hiver et au printemps.
Les îles de la Paix hébergent également plusieurs espèces de canards nicheurs, incluant les Canards noir, colvert, pilet, souchet, d'Amérique et branchu ainsi que les Sarcelles à ailes bleues et d'hiver. Leur nombre n'est cependant pas particulièrement élevé pour la région. L'archipel a également abrité de 30 à 40 couples de Cormorans à aigrettes en 1997 et 1998, mais aucun couple n'était présent en 1999. Le Grand Héron niche également à cet endroit avec de 18 à 25 couples à y avoir été observés dans les années 90. Enfin, il a été noté que la Guifette noire a aussi niché à ce site, mais la population de cette dernière n'a pas été suivie.
Sur ce site, la chasse intensive (15 000 oiseaux par an), la dégradation des rives et le développement aux abords du lac sont tous des facteurs qui affectent la sauvagine. Les activités humaines, comme la pratique du kitesurf (planche volante) derrière les îles de la Paix ou l'utilisation croissante d'embarcations dans le secteur de Maple Grove est susceptible de nuire à la nidification des espèces d'oiseaux aquatiques. Les berges de la ZICO sont régulièrement jonchées de papiers qui s'échappent du site d'entreposage de la société Kruger, située à proximité, et de déchets laissés par les pique-niqueurs négligents.
Une variété de poissons dulcicoles et diadromes cohabitent dans les différents habitats de cette ZICO. On peut trouver entre 70 et 80 espèces au total (incluant les mentions historiques) dans le secteur. Plusieurs espèces, telles le grand brochet, la perchaude et la carpe fréquentent les herbiers aquatiques et les zones inondables pour la fraie, l'alevinage et l'alimentation. D'autres, comme le doré jaune, l'espèce d'eau douce ayant la plus grande importance économique au Canada, préfèrent plutôt frayer en eaux vives. Une particularité de ce secteur est la présence de salmonidés (truites brunes et arc-en-ciel, et saumons) introduits pour la pêche sportive. Les saumons sont introduits dans les Grands Lacs et quelques-uns dérivent jusqu'au fleuve où ils sont parfois capturés par des pêcheurs sportifs. Il y a également de petits ensemencements de truites brunes et arc-en-ciel dans les zones de courant (dans le fleuve) pour la pêche sportive.
Plusieurs pressions menacent la disponibilité des habitats du poisson : la création de remblais, l'artificialisation des rives, l'expansion résidentielle, commerciale et industrielle ainsi que le développement du réseau routier, tandis que les rejets agricoles, industriels et urbains détériorent la qualité de l'eau. Le dard de sable, entre autres, est très vulnérable à la pollution et figure maintenant sur la liste des espèces menacées. Parmi les autres espèces en péril fréquentant le site, on trouve l'esturgeon jaune, le fouille-roche gris, le méné d'herbe, l'anguille d'Amérique et des mentions historiques de chevalier cuivré, un poisson endémique du Canada désigné en voie de disparition. De plus, la présence d'espèces envahissantes, comme le gobie à taches noires, met en danger la dynamique naturelle des écosystèmes et la régulation du niveau de l'eau à partir des Grands Lacs présente des risques pour les habitats de reproduction de certaines espèces.
Principales espèces présentes :
Achigan à petite bouche
Alose savoureuse
Anguille d'Amérique
Carpe
Chevalier cuivré
Dard de sable
Doré jaune
Esturgeon jaune
Fouille-roche gris
Grand Brochet
Maskinongé
Méné d'herbe
Perchaude
Truite brune
Truite arc-en-ciel
Saumon
Le secteur est caractérisé par des eaux claires et alcalines ayant un débit lent. Ceci favorise le développement d'herbiers aquatiques qui peuvent couvrir jusqu'à 50 % des plans d'eaux. Les herbiers submergés sont dominés par la vallisnérie américaine et le myriophylle à épi, tandis que les marais émergents sont peuplés par les scirpes, les sagittaires et les quenouilles. Plusieurs espèces de canards s'alimentent dans ces milieux, dont les fuligules qui affectionnent particulièrement la vallisnérie américaine.
L'érosion des berges, que ce soit en raison des facteurs naturels (vents, cycles de gel et de dégel, absence de glace pour protéger les berges au printemps) ou humains (vagues provoquées par le passage des navires), menace les habitats riverains. Les variations du niveau d'eau dans le corridor fluvial influencent l'écologie des espèces végétales et animales qui y vivent. Une diminution importante et prolongée des périodes d'immersion des berges pourrait avoir des conséquences sur la flore en favorisant la croissance d'espèces végétales plus terrestres, à caractère arbustif et même arborescent. En outre, la propagation d'espèces envahissantes exerce des pressions considérables sur la flore indigène de ces habitats.
Principales espèces présentes :
Myriophylle à épi – espèce envahissante
Quenouille à feuille étroites
Quenouille à feuilles larges
Sagittaire dressée
Sagittaire latifoliée
Scirpe d'Amérique
Scirpe des étangs
Vallisnérie américaine
Grue blanche | ||
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Nombre | Année | Saison |
1 | 2005 | Printemps |
Petit Blongios | ||
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Nombre | Année | Saison |
12 - 19 | 2010 | Été |
Oiseaux aquatiques | ||
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Nombre | Année | Saison |
32 230 | 1976 | Automne |
3 300 | 1976 | Hiver |
4 520 | 1976 | Printemps |
Fuligule milouinan | ||
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Nombre | Année | Saison |
4 400 | 2020 | Automne |
5 000 | 2001 | Automne |