Beauharnois, Québec
Le site est situé à 2 km à l'est de la ville de Beauharnois et à 30 km à l'ouest de la ville de Montréal. Le barrage se trouve à l'embouchure du canal de Beauharnois, en bordure du lac Saint-Louis (un élargissement du fleuve Saint-Laurent). Le site comprend un barrage hydroélectrique, deux écluses et une centrale électrique d'Hydro-Québec. L'eau du canal de Beauharnois passe à l'intérieur de turbines et émerge dans trois canaux creusés dans le roc avant d'atteindre le lac Saint-Louis. Un pont permet de franchir ces canaux. Les îlots et les eaux environnantes font partie de la ZICO.
De mars à décembre, les îlots situés en aval du barrage accueillent des milliers de Goélands à bec cerclé. Au cours des années 90, il a été calculé qu'en moyenne 6742 couples étaient présents à cet endroit, ce qui représente 1 % de la population nationale pour cette espèce. Le plus petit décompte a été obtenu en 1994 lorsque 5449 couples ont été rapportés. Le plus grand décompte fait, quant à lui, mention de 8059 couples en 2000. Il est à noter que les propriétaires des lieux ont installé des filets à certains endroits pour empêcher les goélands d'y nicher, ce qui a fait en sorte que ces derniers se sont dirigés vers une autre partie du site, soit de l'autre côté de la route.
Le site constitue également une importante aire d'hivernage pour les laridés. Au total, 17 espèces de goélands et de mouettes ont été aperçues à cet endroit. Au cours de l'hiver, jusqu'à 25 000 individus peuvent y être observés. En novembre et en décembre, jusqu'à 15 000 Goélands à bec cerclé et un nombre équivalent de Goélands argentés peuvent fréquenter le site. Les Goélands marin, arctique et bourgmestre ainsi que la Mouette de Bonaparte comptent aussi parmi les espèces communes. La présence de poissons morts à la sortie des turbines s'avère une excellente source de nourriture pour les oiseaux.
Au printemps et à l'automne, des centaines de sternes, principalement des Guifettes noires et des Sternes pierregarins, se retrouvent à ce site. Environ 5 % de la population nationale de Guifettes noires (500 individus en 1984) et près de 1 % de la population nord-américaine de Sternes pierregarins ont été dénombrés à cet endroit.
Parmi les autres espèces de laridés présentes à ce site de façon irrégulière, on compte les Labbes pomarin et parasite, les Mouettes atricille, de Franklin, pygmée, rieuse, blanche et de Sabine, les Goélands cendré, brun, de Thayer et de Californie ainsi que les Sternes de Forster, arctique et caspienne.
Le site est également utilisé par un grand nombre d'hirondelles au cours de la migration automnale. On y a ainsi déjà recensé jusqu'à 72 000 Hirondelles bicolores en 1976 et 500 Hirondelles de rivage en 1977.
Un petit nombre de canards et de limicoles fréquentent aussi le site lors des migrations. Il est à noter que le Garrot d'Islande et le Faucon pèlerin (deux espèces vulnérables au niveau national) sont aussi parfois observés à cet endroit.
Au cours des dernières années, des filets ont été installés à certains endroits afin de limiter le nombre de goélands nicheurs. En 2013, des travaux aux abords du barrage ont empiété sur l'îlot attenant, affectant ainsi une partie des habitats naturels de la ZICO. Le site pourrait être menacé par la pollution, les sédiments du lac contenant un taux élevé de mercure. Le site est inclus dans la zone d?intervention prioritaire (ZIP) du Haut-Saint-Laurent. Le secteur situé en amont de la centrale hydroélectrique a été désigné zone d'interdiction de chasse (ZIC). Le canal de Beauharnois fait, quant à lui, partie du Parc régional de Beauharnois-Salaberry.
Une variété de poissons dulcicoles et diadromes cohabitent dans les différents habitats de cette ZICO. On peut trouver entre 70 et 80 espèces au total (incluant les mentions historiques) dans le secteur. Plusieurs espèces, telles le grand brochet, la perchaude et la carpe fréquentent les herbiers aquatiques et les zones inondables pour la fraie, l'alevinage et l'alimentation. D'autres, comme le doré jaune, l'espèce d'eau douce ayant la plus grande importance économique au Canada, préfèrent plutôt frayer en eaux vives. Une particularité de ce secteur est la présence de salmonidés (truites brunes et arc-en-ciel, et saumons) introduits pour la pêche sportive. Les saumons sont introduits dans les Grands Lacs et quelques-uns dérivent jusqu'au fleuve où ils sont parfois capturés par des pêcheurs sportifs. Il y a également de petits ensemencements de truites brunes et arc-en-ciel dans les zones de courant (dans le fleuve) pour la pêche sportive.
Plusieurs pressions menacent la disponibilité des habitats du poisson : la création de remblais, l'artificialisation des rives, l'expansion résidentielle, commerciale et industrielle ainsi que le développement du réseau routier, tandis que les rejets agricoles, industriels et urbains détériorent la qualité de l'eau. Le dard de sable, entre autres, est très vulnérable à la pollution et figure maintenant sur la liste des espèces menacées. Parmi les autres espèces en péril fréquentant le site, on trouve l'esturgeon jaune, le fouille-roche gris, le méné d'herbe, l'anguille d'Amérique et des mentions historiques de chevalier cuivré, un poisson endémique du Canada désigné en voie de disparition. De plus, la présence d'espèces envahissantes, comme le gobie à taches noires, met en danger la dynamique naturelle des écosystèmes et la régulation du niveau de l'eau à partir des Grands Lacs présente des risques pour les habitats de reproduction de certaines espèces.
Principales espèces présentes :
Achigan à petite bouche
Alose savoureuse
Anguille d'Amérique
Carpe
Chevalier cuivré
Dard de sable
Doré jaune
Esturgeon jaune
Fouille-roche gris
Grand Brochet
Maskinongé
Méné d'herbe
Perchaude
Truite brune
Truite arc-en-ciel
Saumon
Le secteur est caractérisé par des eaux claires et alcalines ayant un débit lent. Ceci favorise le développement d'herbiers aquatiques qui peuvent couvrir jusqu'à 50 % des plans d'eaux. Les herbiers submergés sont dominés par la vallisnérie américaine et le myriophylle à épi, tandis que les marais émergents sont peuplés par les scirpes, les sagittaires et les quenouilles. Plusieurs espèces de canards s'alimentent dans ces milieux, dont les fuligules qui affectionnent particulièrement la vallisnérie américaine.
L'érosion des berges, que ce soit en raison des facteurs naturels (vents, cycles de gel et de dégel, absence de glace pour protéger les berges au printemps) ou humains (vagues provoquées par le passage des navires), menace les habitats riverains. Les variations du niveau d'eau dans le corridor fluvial influencent l'écologie des espèces végétales et animales qui y vivent. Une diminution importante et prolongée des périodes d'immersion des berges pourrait avoir des conséquences sur la flore en favorisant la croissance d'espèces végétales plus terrestres, à caractère arbustif et même arborescent. En outre, la propagation d'espèces envahissantes exerce des pressions considérables sur la flore indigène de ces habitats.
Principales espèces présentes :
Myriophylle à épi – espèce envahissante
Quenouille à feuille étroites
Quenouille à feuilles larges
Sagittaire dressée
Sagittaire latifoliée
Scirpe d'Amérique
Scirpe des étangs
Vallisnérie américaine
Goéland argenté | ||
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Nombre | Année | Saison |
5 000 | 1997 | Automne |
3 000 - 5 000 | 1994 | Automne |
3 000 | 1993 | Automne |
5 000 | 1990 | Hiver |
4 000 | 1986 | Automne |
3 000 - 7 500 | 1984 | Hiver |
2 500 - 5 000 | 1984 | Automne |
8 000 - 10 000 | 1983 | Hiver |
3 000 - 10 000 | 1983 | Automne |
3 000 | 1981 | Automne |
5 000 | 1980 | Automne |
15 000 | 1980 | Hiver |
5 000 | 1978 | Hiver |
3 000 | 1976 | Hiver |
2 500 | 1976 | Automne |
3 000 | 1975 | Automne |
6 000 | 1974 | Automne |
2 500 - 3 500 | 1972 | Automne |
Mouette pygmée | ||
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Nombre | Année | Saison |
2 | 2015 | Automne |
2 | 2007 | Automne |
2 | 1994 | Automne |
3 | 1993 | Automne |
2 - 7 | 1991 | Automne |
3 | 1990 | Automne |
Fuligule milouinan | ||
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Nombre | Année | Saison |
5 000 | 1992 | Automne |
5 000 | 1990 | Hiver |
Goéland à bec cerclé | ||
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Nombre | Année | Saison |
19 642 | 2009 | Printemps |
20 032 | 2006 | Printemps |
16 118 | 2000 | Été |
10 000 | 1999 | Été |
12 312 | 1997 | Été |
10 898 | 1994 | Été |
14 030 | 1992 | Été |
14 064 | 1991 | Été |