Baie-Comeau, Québec
La baie Comeau est située à côté de la ville du même nom, sur la rive nord de l'estuaire moyen du Saint-Laurent. Le site comprend la côte à partir de la pointe Saint-Gilles à la marina, la baie des Écorces, la baie Comeau et une partie de la baie des Anglais. Il est facilement accessible à pied à partir du parc des Pionniers. La plus grande partie du site est constituée d'eau et de vasières qui se découvrent à marée basse. La largeur des vasières varie entre 500 à 1700 m selon les marées. La baie Comeau, qui est comprise à l'intérieur de la vaste baie des Anglais, mesure environ 1 km de large et s'étire sur près d'un demi-kilomètre à l'intérieur des terres. La profondeur maximale de la baie est de 110 m. La portion terrestre du site, qui fait partie de la ville de Baie-Comeau, s'étire le long de deux usines importantes. Cette zone côtière a été modifiée pour permettre la création de routes, d'une marina et de secteurs urbains : les marais ont été détruits et la végétation se fait aujourd'hui rare. La baie possède 10 m de sédiments sablonneux qui ont été apportés par la rivière Manicouagan.
Le site s'avère la plus importante aire d'hivernage dans l'est de l'Amérique du Nord pour le Garrot d'Islande (pop. de l'Est), une espèce à statut précaire au niveau national. Ce secteur accueille en effet une grande proportion de la population de cette espèce avec au-delà de 400 individus observés régulièrement depuis plus d'une dizaine d'années. Le maximum de 1020 oiseaux rapportés en 1998 représente tout juste un peu plus des trois-quarts de la population de l'Est pour cette espèce. Trois autres recensements ont aussi permis de dénombrer des groupes importants : 900 oiseaux en 1993 et 1000, en 1989 et 1990. Cependant, certaines années, il arrive que le nombre de garrots ne dépasse pas les 200 individus; bien que moindre, ce chiffre s'avère significatif au niveau continental. L'espèce fréquente le site de décembre à la mi-avril.
Le site abrite également des colonies de Goélands à bec cerclé, marin et argenté. Les trois espèces ont présenté un maximum d'individus en 1997 avec, respectivement, 3022, 26 et 355 couples présents. Un petit nombre d'Eiders à duvet nichent également à cet endroit, mais cette espèce est surtout abondante durant la migration automnale : on y a en effet déjà recensé 1000 individus en 1985. La Sterne pierregarin et la Mouette de Bonaparte peuvent également être nombreuses à fréquenter l'endroit au cours de l'automne.
Enfin, le site a déjà été visité par trois espèces considérées en péril au niveau national durant les migrations, soit l'Arlequin plongeur (pop. de l'Est, une espèce en danger de disparition), le Pluvier siffleur (une espèce en danger de disparition) et le Hibou des marais (une espèce à statut précaire). Ces observations, qui n'ont jamais été effectuées annuellement, n'ont toujours rapporté qu'un petit nombre d'individus. Il est à noter qu'une mention de Grèbe esclavon, une espèce en péril au niveau provincial, a aussi déjà été rapportée à ce site.
La qualité des sédiments de la baie est pauvre compte tenu des concentrations élevées de BPC, de HPA, de phénols, d'huiles et de graisses minérales que l'on y retrouve. On y a aussi détecté la présence de matières particulaires en suspension (SPM) et de gaiacols à la fois dans les sédiments et le biote. Par le passé, l'usine d'aluminium qui se trouve à proximité déversait des BPC dans la baie des Anglais alors que la Compagnie de papier Québec et Ontario Ltée déversait ses effluents, qui comprenaient des BPC ainsi que des huiles et des graisses minérales, dans le ruisseau Comeau.
Le site fait partie de la Zone d'intervention prioritaire de la rive nord de l'estuaire du Saint-Laurent (ZIP no 11). Il est également question qu'un projet d'aménagement soit entrepris à cet endroit (le projet de restauration de la baie Comeau); celui-ci comprendrait l'aménagement de l'habitat afin d'inciter les espèces autres que le Goéland à bec cerclé à nicher en plus grand nombre dans le secteur. Un autre projet de gestion de la faune, qui vise à contrôler la population de Goélands à bec cerclé, pourrait également voir le jour.
Le paysage du secteur est composé de marais salés, d'estrans rocheux, d'estrans vaseux, d'estuaires de rivières et de longues plages de sable. La rencontre des eaux froides et bien oxygénées, avec les eaux plus chaudes du Saint-Laurent, entraîne une biodiversité sous-marine hors du commun. Plusieurs espèces marines sont exploitées commercialement, tels le buccin commun, la mye commune, l'oursin vert, la mactre de Stimpson, le crabe des neiges et le hareng atlantique. En outre, la cueillette de la mye commune lors des marées basses est une activité récréative répandue dans l'ensemble de la région de la Côte-Nord. La rive nord de l'estuaire héberge également une variété d'espèces pélagiques occupant un rôle important dans la chaîne alimentaire, tels le capelan et l'éperlan arc-en-ciel qui sont aussi pêchés de manière récréative.
L'habitat du poisson est touché par l'érosion côtière, le développement résidentiel, le harnachement de rivières et la villégiature. De plus, la présence d'industries affecte la qualité de l'eau par le rejet de substances polluantes. Le Saumon atlantique est sujet à la contamination par bioaccumulation des résidus d'alumineries.
Principales espèces présentes :
Capelan
Crabe des neiges
Hareng atlantique
Mactre de Stimpson
Mye commune
Oursin vert
Saumon atlantique
La salinité des eaux du Saint-Laurent conditionne fortement la flore des habitats côtiers de la région. Les marais salés sont dominés par la spartine étalée, la spartine pectinée, le fétuque rouge et le carex paléacé. On y retrouve également, dans des proportions variables, une panoplie de plantes typiques du littoral estuarien : gesse maritime, livèche écossaise, Caquillier édentulé, glauce maritime, etc. Dans les zones submergées où le substrat est fin et le courant faible croît la zostère marine. Les herbiers de zostère abritent une biodiversité étonnante : mollusques, crustacés, poissons… qui attirent leur lot de prédateurs. De nombreux oiseaux piscivores, tel le grand héron, viennent y pêcher leur repas. La bernache cravant, quant à elle, entretient un lien étroit avec ce milieu puisque les parties souterraines de la zostère marine sont à la base de sa diète.
La perte d'habitats, que ce soit en raison d'interventions humaines (drainage des milieux humides, constructions de routes, étalement urbain, etc.) ou causée par des phénomènes naturels (érosion côtière), cause des pressions importantes pour la flore. De même, la pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants pour la flore et la faune du secteur.
Principales espèces présentes :
Caquillier édentulé
Carex paléacé
Fétuque rouge
Gesse maritime
Glauce maritime
Livèche écossaise
Spartine étalée
Spartine pectinée
Zostère marine
Macreuse à front blanc | ||
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Nombre | Année | Saison |
7 500 - 10 700 | 1998 | Printemps |
6 000 | 1996 | Printemps |
8 000 | 1991 | Printemps |
25 000 | 1983 | Printemps |
Mouette de Bonaparte | ||
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Nombre | Année | Saison |
3 200 | 2021 | Automne |
3 000 | 2019 | Automne |
4 000 | 2016 | Automne |
3 500 | 2015 | Automne |
3 100 - 4 000 | 2013 | Automne |
3 700 - 6 800 | 2012 | Automne |
3 000 | 2010 | Automne |
3 000 | 2003 | Automne |
4 000 | 1998 | Automne |
4 000 - 5 000 | 1996 | Automne |
3 000 - 6 000 | 1994 | Automne |
4 000 - 5 000 | 1993 | Automne |
2 200 - 8 000 | 1992 | Automne |
2 000 - 5 000 | 1991 | Automne |
2 500 | 1985 | Automne |
2 000 - 6 500 | 1984 | Automne |
? | ? | Automne |
Macreuse à bec jaune | ||
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Nombre | Année | Saison |
3 500 - 5 000 | 2015 | Printemps |
2 500 | 2014 | Printemps |
11 000 | 2012 | Printemps |
5 000 | 1998 | Printemps |
8 000 - 16 000 | 1996 | Printemps |
4 000 | 1995 | Printemps |
1 500 | 1994 | Printemps |
1 000 | 1993 | Printemps |
800 - 2 000 | 1992 | Printemps |
800 - 1 000 | 1991 | Printemps |
3 000 | 1986 | Printemps |
1 000 | 1985 | Printemps |
Mouette pygmée | ||
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Nombre | Année | Saison |
2 | 2018 | Été |
3 | 2016 | Automne |
3 | 2013 | Automne |
2 - 4 | 2012 | Automne |
2 | 2003 | Automne |
2 | 1994 | Automne |
Harle huppé | ||
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Nombre | Année | Saison |
3 000 | 1985 | Printemps |
2 000 | 1983 | Printemps |
Garrot d'Islande | ||
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Nombre | Année | Saison |
50 | 2021 | Hiver |
300 | 2020 | Hiver |
65 | 2018 | Hiver |
150 - 450 | 2016 | Hiver |
60 - 965 | 2013 | Hiver |
300 - 785 | 2012 | Hiver |
70 - 80 | 2011 | Hiver |
40 | 2011 | Printemps |
50 - 1 310 | 2010 | Hiver |
35 | 2010 | Printemps |
50 - 400 | 2009 | Hiver |
150 | 2008 | Hiver |
100 - 750 | 2005 | Hiver |
158 | 1999 | Hiver |
1 020 | 1998 | Hiver |
700 | 1996 | Hiver |
40 | 1996 | Printemps |
40 - 400 | 1995 | Hiver |
30 - 250 | 1994 | Hiver |
30 | 1994 | Printemps |
25 - 900 | 1993 | Hiver |
40 | 1993 | Automne |
20 - 300 | 1993 | Printemps |
340 - 500 | 1992 | Hiver |
30 - 60 | 1992 | Automne |
30 - 500 | 1992 | Printemps |
90 - 500 | 1991 | Hiver |
20 - 50 | 1991 | Printemps |
30 - 1 000 | 1990 | Hiver |
200 - 600 | 1990 | Printemps |
200 - 1 000 | 1989 | Hiver |
20 - 300 | 1989 | Printemps |
100 - 500 | 1988 | Hiver |
100 - 400 | 1988 | Printemps |
100 - 600 | 1987 | Hiver |
150 | 1987 | Automne |
25 - 600 | 1987 | Printemps |
200 - 300 | 1986 | Hiver |
60 | 1986 | Automne |
60 - 300 | 1986 | Printemps |
25 - 200 | 1985 | Printemps |
45 - 60 | 1985 | Hiver |
25 - 50 | 1984 | Hiver |
50 | 1984 | Automne |
25 - 300 | 1984 | Printemps |
Mergule nain | ||
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Nombre | Année | Saison |
8 | 2005 | Hiver |
Jaseur boréal | ||
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Nombre | Année | Saison |
11 067 | 2008 | Hiver |