Rivière-du-Loup, Québec
Le site de Kamouraska est situé sur la rive sud de l'estuaire moyen du Saint-Laurent, près de la localité de Kamouraska. Il s'agit d'un vaste marais intertidal qui s'étire le long de la côte sur plus de 24 km, et dont la largeur varie entre 2 et 4,5 km, selon l'endroit. La majeure partie du site est inondée régulièrement. Le site est délimité au sud par une digue qui empêche les plus hautes marées d'atteindre les terres cultivées situées de l'autre côté (ces champs, de même que les îlots répartis dans le marais, ne font pas partie du site). La partie inférieure du marais est caractérisée par la présence d'algues et de quelques groupements de zostères marines alors que la partie supérieure se compose de spartines.
Le site de Kamouraska accueille un nombre significatif au niveau mondial de Grandes Oies des neiges au printemps, avec un maximum de 25 000 individus enregistré en 1988. Il est aussi fréquenté par un nombre significatif de Bernaches du Canada (s.e. interior et canadensis), avec 8100 individus notés en 1976, ce qui correspond à plus de 1 % de la population de ces sous-espèces.
La concentration de sauvagine à cet endroit s'avère significative au niveau mondial; la taille de la population réunissant toutes les espèces ayant varié entre 36 000 individus en 1992 et 9000, en 1998. Les recensements effectués avant 1982 ont aussi permis de répertorier 57 espèces (plongeons, grèbes, cormorans, oies, canards, etc.) et de rapporter des totaux de 14 680 oiseaux au printemps et 2575, à l'automne.
Les recensements printaniers effectués dans l'estuaire ont révélé que la section comprise entre Kamouraska et Andréville est une des plus utilisées par les oiseaux aquatiques. Le marais est particulièrement important pour les canards barboteurs, et il a été noté qu'il attirait à la fois plusieurs espèces de sauvagine et un grand nombre d'individus. Parmi celles-ci, on retrouve le Canard pilet et la Sarcelle d'hiver. Le marais est également une importante aire de nidification pour le Canard noir.
Au cours de la migration printanière, le site est également fréquenté par un grand nombre de Bruants des neiges. On y a déjà compté 6700 individus en 1991. L'Alouette hausse-col, qui accompagne souvent les bruants, y a aussi déjà été dénombrée en grand nombre.
À l'automne, les vasières du site sont également appréciées par les limicoles, comme le démontrent les 1200 individus rapportés en 1982. Le Bécasseau semipalmé s'avére l'espèce la plus abondante, suivi des Pluviers argenté et semipalmé. Les autres groupes ne dépassent pas une centaine d'individus. On compte également moins d'individus par espèce au printemps, sauf pour le Pluvier semipalmé qui présente le même nombre d'individus qu'à l'automne.
Enfin, au cours de la saison de nidification, le site est également fréquenté par un couple de Faucons pèlerins qui niche à proximité. Le couple utilise en effet le site comme territoire de chasse.
L'agriculture est une activité économique importante dans la région, ce qui représente certains défis pour la conservation des habitats dans la ZICO de Kamouraska. La dégradation de la qualité de l'eau de plusieurs tributaires par la pollution diffuse et une perte importante de milieux humides côtiers, liée à la construction des aboiteaux (digues) dans les années 1970, affectent la qualité et la disponibilité des habitats naturels. De plus, les aboiteaux empêchent l'apport naturel de matières organiques des terres vers les marais, réduisant ainsi le niveau de productivité du milieu. Enfin, l'entretien périodique de ces infrastructures perturbe la flore des étages supérieurs des marais.
La présence de deux espèces de plantes envahissantes, le roseau commun et la renouée japonaise, a été rapporté à plusieurs endroits sur le site. Leur propagation pourrait affecter l'habitat de nidification du bruant de Nelson et du hibou des marais.
Les risques de déversements d'hydrocarbures par les nombreux navires qui utilisent la voie maritime du Saint-Laurent constituent toujours une menace pour les habitats et la biodiversité de la ZICO. En outre, la navigation, qu'elle soit de plaisance, touristique ou commerciale, peut occasionner des dérangements fauniques.
La ZICO de Kamouraska bénéficie toutefois de plusieurs formes de protection. Elle est notamment comprise dans l'aire de coordination du parc marin du Saguenay-Saint-Laurent. Son territoire comprend également huit aires de concentration d'oiseaux aquatiques (ACOA) et une réserve nationale de faune. À ceci s'ajoutent certaines îles désignées « habitat faunique - colonie d'oiseaux sur une île ou une presqu'île ». La Société d'écologie de la batture du Kamouraska (SEBKA) est propriétaire et gère environ 2 km de côte pour la mise en valeur du milieu naturel de la batture de Saint-André et de son environnement. Notons qu'il y a interdiction de chasse sur la presque totalité de l'archipel de Kamouraska, ainsi que dans les périmètres urbains de Kamouraska et de Saint-André situés à l'intérieur des limites de la ZICO.
Le paysage régional se définit par la présence de marais à spartine, d'herbiers de zostère marine, d'estrans rocheux et de plages de gravier et de galets. Certaines rivières du territoire sont d'importants sites de fraie pour l'éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent). Au début de l'été, on peut parfois observer le capelan qui roule sur les plages lors de sa reproduction. La dévalaison de l'anguille d'Amérique vers ses sites de reproduction dans l'Atlantique, qui a lieu à l'automne, permet la pratique de la pêche à la fascine. Deux autres espèces exploitées commercialement sillonnent les eaux libres de l'estuaire : l'esturgeon noir et le hareng atlantique.
La perte d'habitat du poisson demeure une problématique majeure dans la région. Les aboiteaux, par exemple, ont diminué grandement les sites propices à la reproduction du poisson, tandis que les terres agricoles en bordure du fleuve, le développement résidentiel et de villégiature et l'érosion côtière sont responsables de la destruction de plusieurs écosystèmes riverains.
Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Alose savoureuse
Capelan
Éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent)
Épinoches
Esturgeon noir
Hareng atlantique
Le paysage littoral de la région est ponctué de marais salés. Les espèces végétales qui y poussent sont particulièrement bien adaptées aux rigueurs du milieu. Elles occupent différentes parties du marais en fonction de leur tolérance à la salinité de l'eau et aux périodes d'immersions causées par les marées. On y retrouve principalement la spartine alterniflore, la spartine étalée et la salicorne d'Europe. La formation serrée des tiges et l'impressionnant réseau racinaire de la spartine alterniflore favorisent le dépôt et la rétention des sédiments, réduisant ainsi l'érosion côtière. Dans les secteurs à faibles courants, la zostère marine colonise les sols vaseux, tandis que les algues marines prennent pied sur les substrats rocheux.
La destruction et la perte d'habitat (par le remblayage des rives, l'assèchement des marais, l'urbanisation) sont les principales menaces qui affectent les écosystèmes du secteur. La pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants. La propagation d'espèces envahissantes est à surveiller. Il est à noter que la région abrite 18 espèces floristiques endémiques, dont 2 espèces menacées au Québec.
Principales espèces présentes :
Spartine alterniflore – espèce vedette
Salicorne d'Europe
Spartine étalée
Zostère marine
Garrot d'Islande | ||
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Nombre | Année | Saison |
100 | 2021 | Hiver |
37 - 80 | 2020 | Hiver |
40 - 160 | 2020 | Automne |
80 | 2020 | Printemps |
500 | 2019 | Hiver |
84 | 2019 | Automne |
91 - 250 | 2018 | Hiver |
70 - 185 | 2018 | Printemps |
50 - 175 | 2017 | Hiver |
250 | 2017 | Automne |
59 | 2017 | Printemps |
60 - 180 | 2016 | Hiver |
200 | 2015 | Hiver |
70 | 2013 | Hiver |
50 | 2012 | Hiver |
230 | 2011 | Hiver |
Goéland argenté | ||
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Nombre | Année | Saison |
3 000 | 2016 | Automne |