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Îles du Pot à l'Eau-de-Vie (QC050)

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Îles du Pot à l'Eau-de-Vie (QC050)

Rivière-du-Loup, Québec

Latitude 47,869°N
Longitude 69,680°O
Altitude 0 - 50m
Superficie 10,36km²

Description du site

Les îles du Pot à l'Eau-de-Vie sont situées à 10 km de Rivière-du-Loup et tout juste à l'est de l'île aux Lièvres, au coeur de l'estuaire du Saint-Laurent. Cette ZICO comprend les trois îlots qui composent l'ensemble, soit Le Petit Pot (1 ha), Le Gros Pot (21 ha) et Le Pot du Phare (7 ha). Les deux îles principales, Le Gros Pot et Le Pot du Phare, sont reliées une bonne partie de l'année, alors que l'île Le Petit Pot n'est reliée aux deux autres que lors des très basses marées. Les îles sont en grande partie recouvertes d'une forêt boréale comportant des espèces typiques comme le sapin baumier, l'épinette blanche et le bouleau à papier et sont bordées de falaises qui atteignent, au nord de l'île Le Gros Pot, près de 60 m par endroit. L'île Le Pot du Phare abrite également un phare qui a été régulièrement habité du printemps à l'automne jusqu'en 1964, année où un système de contrôle automatique a été instauré. Les îles du Pot à l'Eau-de-Vie sont aussi connues sous le nom de Brandypot Islands.

Oiseaux

Les îles du Pot à l'Eau-de-Vie sont renommées pour leurs larges colonies d'Eiders à duvet, de Guillemots à miroir, de Petits Pingouins, de Bihoreaux gris et de Cormorans à aigrettes. On y retrouve en effet près de 1 % de la population d'Eiders à duvet (s.e. dresseri). Au cours des treize dernières années, il a cependant été constaté que le nombre de nids de cette espèce avait connu d'importantes fluctuations, passant d'aussi peu que 580, en 1995, à un nombre aussi élevé que 1658, en 1999, la moyenne de 857 nids calculée à partir des données étalées sur douze ans semblant plutôt correspondre au nombre de nids qui étaient présents au cours des années 60 alors que 1250 nids étaient rapportés en 1966. Ces fluctuations, du moins celles qui sont apparues au cours des dernières années, ont été causées par la présence du renard roux : en 2000, seulement 669 nids ont été dénombrés, résultat de la présence de deux renards.

En 1964, un chercheur a estimé la population de Petits Pingouins à au moins 200 individus, alors qu'un autre établissait cette dernière à 90, en 1966 (probablement une sous-évaluation). En 1999, cette colonie s'est toutefois étendue de façon considérable atteignant 1108 individus, ce qui équivaut à environ 1,5 % de la population nord-américaine pour cette espèce.

En 1966, il a également été évalué que 800 couples de Guillemots à miroir, soit 1 % de la population nord-américaine pour cette espèce, nichaient dans les falaises offertes par ce site, se concentrant principalement sur l'île Le Gros Pot. On estime qu'aujourd'hui leur nombre est sensiblement le même.

Le Cormoran à aigrettes est l'espèce que l'on retrouve en plus grand nombre sur les îles. En 1999, 1945 nids ont été dénombrés à cet endroit, ce qui représente environ 2 % de la population de l'Atlantique pour cette espèce.

En 1989, environ 450 nids de Bihoreaux gris ont également été rapportés à cet endroit, ce qui correspond à près de 8 % de la population canadienne pour cette espèce. Le nombre de Bihoreaux gris sur les îles a augmenté au cours des dernières décennies; on n'y comptait en effet qu'un très petit nombre d'individus à la fin des années 60 et au début des années 70.

Enfin, les îles accueillent des centaines d'autres oiseaux nicheurs parmi lesquels figurent le Grand Héron (57 nids en 1990), le Goéland argenté (716 couples en 1999), le Goéland marin (92 couples en 1999), la Corneille d'Amérique et le Grand Corbeau.

Enjeux de conservation

La Société Duvetnor, un organisme qui se consacre à préserver la faune et les habitats, s'occupe de compter annuellement les nids d'eiders lors de la collecte de duvet. Cette société possède les îles Le Gros Pot et Le Petit Pot et partage les droits de propriété de l'île Le Pot du Phare avec le Service canadien de la faune. Le Service canadien de la faune gère la moitié de l'île qui est comprise à l'intérieur de la Réserve nationale de faune des îles de l'estuaire.

La présence du renard roux sur les îles peut affecter de façon considérable le nombre d'eiders qui nichent sur les îles. Ces renards peuvent atteindre les îles à la nage ou traverser les ponts de glace qui se forment entre les îles et le continent durant l'hiver. En 2001, la Société Duvetnor tentait de retirer cette espèce de l'île. En général, les eiders ne nichent pas s'ils sentent la présence d'un renard à leurs côtés. Toutefois, comme la femelle eider est très philopatrique, on estime que la colonie retrouvera ses effectifs rapidement une fois que les renards auront été extirpés de l'île ou auront quitté l'endroit de leur plein gré.

Les déversements d'hydrocarbures constituent également une autre menace pour les oiseaux qui fréquentent l'estuaire du Saint-Laurent, étant donné le nombre important de navires qui empruntent cette voie. Enfin, tard au printemps, la concentration d'embarcations de plaisance autour des îles, qui est occasionnée par le nombre de personnes qui sont attirées par les grands rassemblements d'oiseaux, peut avoir des effets négatifs sur les oiseaux nicheurs.

Habitat du poisson

Le paysage régional se définit par la présence de marais à spartine, d'herbiers de zostère marine, d'estrans rocheux et de plages de gravier et de galets. Certaines rivières du territoire sont d'importants sites de fraie pour l'éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent). Au début de l'été, on peut parfois observer le capelan qui roule sur les plages lors de sa reproduction. La dévalaison de l'anguille d'Amérique vers ses sites de reproduction dans l'Atlantique, qui a lieu à l'automne, permet la pratique de la pêche à la fascine. Deux autres espèces exploitées commercialement sillonnent les eaux libres de l'estuaire : l'esturgeon noir et le hareng atlantique.

La perte d'habitat du poisson demeure une problématique majeure dans la région. Les aboiteaux, par exemple, ont diminué grandement les sites propices à la reproduction du poisson, tandis que les terres agricoles en bordure du fleuve, le développement résidentiel et de villégiature et l'érosion côtière sont responsables de la destruction de plusieurs écosystèmes riverains.

Principales espèces présentes :
Anguille d'Amérique
Alose savoureuse
Capelan
Éperlan arc-en-ciel (population du sud de l'estuaire du Saint-Laurent)
Épinoches
Esturgeon noir
Hareng atlantique

Flore

Les îles rocheuses du secteur sont formées de schistes et de quartzite. Malgré les conditions peu propices à l'enracinement, certaines espèces floristiques parviennent à y croître. Sur le côté exposé aux vents, on y retrouve principalement des mousses et des plantes basses comme le genévrier et la canneberge. Les secteurs plus à l'abri présentent des zones boisées où dominent les épinettes. Dans la portion balayée par les marées, les algues colonisent le substrat rocheux.

La barrière géographique que constitue le fleuve Saint-Laurent procure aux ZICO insulaires une protection naturelle, souvent rehaussée d'une protection juridique. Toutefois, la pollution des eaux et les risques de déversements d'hydrocarbures demeurent des enjeux préoccupants pour la flore et la faune du secteur.

Principales espèces présentes :
Canneberge
Épinettes
Genévrier horizontal

Catégories ZICO Habitats Usages Menaces Potencielles ou Existantes Status de Protection
Petit Pingouin
Nombre Année Saison
2 5002021Été
4 0002021Printemps
1 0002020Printemps
1 5002019Été
1 0002018Été
2 500 - 3 0002018Printemps
8002017Été
1 7202016Printemps
1 7532011Printemps
1 0292006Printemps
1 1081999Été
901966Été
4001964Été
Guillemot à miroir
Nombre Année Saison
1 6001966Été
Bihoreau gris
Nombre Année Saison
9001989Été